DAVID ROLLAND

( 1969 - )

© Régis Routier

David Rolland Chorégraphies

Depuis 20 ans, la singularité de David Rolland Chorégraphies est reconnue dans le paysage chorégraphique comme un art de la relation, grâce à des propositions artistiques et culturelles

En tant qu’interprète, David Rolland a travaillé avec les chorégraphes Odile Duboc, Béatrice Massin, Blanca Li, Mié Coquempot et Laura Scozzi. Depuis 2004, il développe un travail de création pluridisciplinaire alliant danse, installation, cinéma et montages sonores sous le nom de David Rolland Chorégraphies. Ses spectacles cherchent un rapport inventif au geste dansé pour en déplacer la définition. Il interroge le rôle social de la danse, la construit avec ce que les gens savent faire dans la vie quotidienne, détourne des références populaires pour convoquer l’empathie du spectateur, partage généreusement et avec humour de simples outils de la danse contemporaine comme paradigmes d’une vie en communauté, questionne l’engagement physique et intellectuel comme moyen de rencontre.
Le répertoire de la compagnie est constitué d’un corpus d’oeuvres originales, faisant la part belle à la transversalité : l’écrit (Les lecteurs – 2004), le dessin (L’étranger au paradis - 2001), le cinéma (C’est bien d’être ailleurs aussi – 2005), l’autobiographie (Penchez-vous sur mon berceau ! – 2013), ou des dispositifs multimédias (Pa villon – 2007, Circuit – 2016) sont autant d’outils au service de la partition.
Pour mettre à jour ce déplacement du regard que l’on porte sur la danse, c’est parfois le corps du spectateur qui est vecteur du mouvement. Dans les pièces participatives, l’oeuvre se joue dans l’expérience vécue physiquement et mentalement par le public.
Dans les propositions frontales, l’humanité des interprètes est dévoilée grâce à la recherche de spontanéité dans l’interprétation de partitions ciselées (systèmes de guidage graphiques, audio ou vidéo). Le système partitionnel est au cœur des préoccupations de David Rolland. Avec des références "pointues" ou plus populaires, le travail de la compagnie est donc à la fois très accessible tout en étant en recherche continue de formes d’écritures innovantes.

David Rolland répond aussi régulièrement à des commandes in-situ comme Au milieu d’un lac de perles une balade philosophique à faire en duo dans les travées d’un cimetière, une pièce créée en 2017 pour le festival Les tombées de la nuit à Rennes.
En 2019, il partage l’écriture de Para Doxa avec François Sauvageot, enseignant-chercheur en mathématiques (ENS, Université, CNRS), Maï Pham-Sauvageot chorégraphe pour Résonance – Art et Science ; et Denis Renault, ingénieur Arts & Métiers, ancien élève de l’ENS de Cachan, aujourd’hui comédien et enseignant l’option théâtre au baccalauréat.

Extrait de l'oeuvre cité dans la machine

TITRE : LES LECTEURS (chorégraphies collectives)
ANNÉE : 2004
AUTEUR DE LA PARTITION : Valeria Giuga, 2015
DURÉE DE LA PIÈCE : 53 minutes

Création musicale et régie son : Roland Ravard
Interprétation (2 à 4 danseurs en alternance) : David Rolland, Valeria Giuga, Fani Sarantari, Aniol Busquets Julià, Marc Têtedoie, Anne Reymann, Cyril Accorsi.

Propos

David Rolland transforme les espaces qu’il rencontre en piste de danse. Il aime jouer, inventer, surprendre et surtout il aime rencontrer, rassembler les gens, avec comme crédo de leur faire éprouver la danse, mine de rien…

Le principe de cette performance est basé sur la diffusion d’une bande sonore qui invite à lire, puis à exécuter des indications notées sur des carnets distribués à chaque personne du public. Il n’y a pas de spectateurs assis, tout le monde se place d’emblée dans “l’aire de jeu”. Chaque spectateur n’a pas exactement le même carnet. L’espace, transformé pour l’occasion en piste de danse, est donc le lieu de 4 chorégraphies différentes, qui parfois se rejoignent, permettant des actions aussi bien complémentaires qu’antagonistes.

Transfiguration de la gestuelle quotidienne, approche ludique du mouvement d’ensemble, chorégraphie évolutive par micro situations et changements de rôles… 
Axées sur une gestuelle issue du quotidien, les indications alternent des actions amenant à une conscience corporelle : “1 minute pour observer votre respiration” ou à une conscience de l’espace : “suivez des yeux le contour de la pièce”.
D’autres permettent d’attirer l’attention sur l’autre : “rapprochez-vous imperceptiblement d’une personne de votre choix, en fixant son oreille droite” ou bien de créer une relation : “sans tricher, attendez le signal de la musique pour faire demi-tour et découvrir la personne derrière vous avec laquelle vous entamerez une discussion passionnée sur la couleur de ses yeux”.
 Certaines actions provoquent donc un mouvement d’ensemble, tandis que d’autres induisent des micro-situations. D’autres encore invitent le “lecteur” à être spectateur de la chorégraphie proposée par les autres groupes, le temps d’une ou deux pages.

Loin du spectaculaire, mais au plus proche de l’intime et de la rencontre, Les lecteurs propose une torsion de notre regard sur notre gestuelle quotidienne en lui donnant un véritable statut chorégraphique.